C’est avec beaucoup de vulnérabilité que je vous partage mon parcours sur la santé mentale.
C’est toujours difficile d’aborder le sujet parce qu’en tant que thérapeute, on peut avoir envie de donner l’impression de ne pas avoir trop de problème de santé (physique ou mentale).
Mais voilà, j’ai envie de que vous connaissiez mon parcours pour déculpabiliser, pour sensibiliser sur le sujet.
J’en ai déjà parlé ici un peu, mais je le redis, je souffre d’agoraphobie avec trouble panique, et d’un trouble anxieux généralisé sévère depuis plusieurs années.
Et malgré ça, j’ai tenté l’aventure de me mettre à mon compte pour vous accompagner.
Je ne vous cache pas qu’il y a presque un an, lorsque je suis arrivée dans ce cabinet, j’ai fait beaucoup de crises d’angoisses. Je me retrouvais seule, tous les jours de la semaine et loin de chez moi. Et puis, j’ai du venir en bus. Outch.
Beaucoup de changements dans mon quotidien, dans mon environnement. Mais il faut aussi rappeler qu’il y a deux ans, je n’étais pas non plus capable de sortir de chez moi. Du tout. Je ne pouvais plus rester seule.
Alors évidemment, il y a du progrès, c’est indéniable. Ce qu’on oublie quand on a des problèmes de santé mentale, c’est le facteur temps. Il est différent pour chacun.e d’entre nous, se comparer est inutile.
J’aurai aimé entendre encore et encore, et accepter que peu importe le temps que ça prendra, il faudra le prendre ce temps. Comme il viendra. Qu’il ne faudra pas se comparer aux autres, car chaque personne est différente. Et que, même si c’est parfois très difficile, il y a toujours des progrès.
Même si ça va beaucoup mieux aujourd’hui, il y a parfois encore des piqûres de rappel, ce n’est pas totalement parti...
Ce que j’aurai aimé faire aussi, c’est sensibiliser mes proches et les moins proches. Sur tout ce que cela implique dans le quotidien. Car les comportements changent, on peut devenir plus agressif.ve, plus sauvage. On ne sait plus comment réagir.
Comme une biche apeurée, se retrouvant face à un ennemi qui nous encercle, et qui nous empêche de nous enfuir, de nous mettre en sécurité. On ne sait plus où est la sécurité en nous ou autour de nous. La peur est partout. Dans les supermarchés, dans la musique trop forte, dans la lumière trop vive, dans les imprévus, dans son corps qui ne réagit plus pareil, dans sa tête qui n’a plus de repère.
Je ne donne d’exemple concret de comportements liés à ces troubles de la santé mentale car ils peuvent être aussi différents qu’il y a de gens autour de nous. Chaque personne qui nous entoure peut vivre un épisode dans sa vie, plus ou moins long, plus ou moins important de trouble de santé mentale.
Nous savons très bien mettre un plâtre lorsqu’on se casse une jambe, Et notre entourage peut facilement comprendre notre difficulté à nous déplacer pendant cette période. Mais quand c’est dans la tête, comment on l’explique ? comment on le nomme ? combien de temps cela va prendre ? Tout ce que nous pouvons faire c’est être patient.e - pour soi-même ou pour les autres - être indulgent.e. On ne sait jamais ce qu’il se passe dans la vie des gens, mais la tolérance, et la bienveillance nous aideront toujours dans ces situations (ou tout autre sujet d’ailleurs).
Si vous ne comprenez pas ce qui arrive à l’un de vos proches, ce n’est pas grave, on ne peut pas tout savoir, posez des questions, intéressez vous à la personne, sans jugement, sans critique, sans conseil. Rappelez vous que nous sommes tous et toutes différentes, et ce qui a fonctionné pour un.e tel.le, ne fonctionnera pas forcément pour l’autre.
On ne peut peut-être pas répondre sur le moment, mais on n’oubliera pas l’attention portée.
Je suis actuellement en train de co-organiser le salon du bien-être au Pellerin, dans un espace clos, une journée entière, avec du bruit, du monde mais je ne suis toujours pas capable de conduire sur la 4 voies jusqu’à Nantes !
Et c’est ok.
J’espère que ces mots vous trouveront, qu’ils vous feront du bien. J’ai écrit ce texte lors d’une récente insomnie car je n’ai pas envie de me cacher auprès de vous. Vous venez me voir, vous m’accordez votre confiance, Elle doit être réciproque, je dois vous montrer également qui je suis. Nous ne sommes pas seul.e et on s’en sort toujours. Au rythme qui est le nôtre.
Je dis toujours que la réflexologie plantaire est la pratique qui m’a permise de revenir à la surface, et le shiatsu est la pratique qui me permet de flotter sur les vagues, que la mer soit lisse ou agitée.
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